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Faut-il compter ses calories pour mincir ?

Par Marie Giacchetti dans #Nutrition#Pathologie alimentaire

Le comptage calorique est un sujet brûlant dans le monde de la perte de poids. On a vu et revu partout dans les magazines les menu à 800 kcal la journée pour préparer l’été : le fameux « summer body ».

La recherche de l’aliment le moins calorique et de l’exercice cardio qui brûle le plus de calories est devenue la feuille de route de beaucoup de femmes. Et ce n’est pas totalement illogique. Pour perdre du poids, il faut créer le célèbre déficit calorique, sacralisé sur tous les réseaux sociaux. Brûler davantage de calories qu’on en consomme.

Cependant, il est crucial de se rappeler que l’être humain n’est pas une machine à ingurgiter et à brûler des calories. Nous ne sommes pas des êtres rationnels comme un ordinateur, nous sommes avant et surtout des être émotionnels, quoi qu’en disent les fitnesseurs acharnés, dont je fais partie, qu’on se le dise.

La perte de poids saine et durable est un sujet bien plus complexe qu’un simple calcul. Pourtant, je ne suis pas « anti comptage de calories ». Et je vais vous expliquer pourquoi dans cet article.

Les calories : bien ou mal ?

Selon moi, le comptage calorique est un outil. Or, les outils ne sont ni bons, ni mauvais, ils sont neutres par définition. Prenons l’exemple d’un couteau. Un couteau, ce n’est ni bien ni mal, cela dépend de ce qu’on en fait ! Si on décide de l’utiliser pour découper ses aliments, c’est ok. Si on l’utilise pour découper son voisin, c’est beaucoup moins ok. C’est l’intention derrière qui compte.

C’est exactement pareil pour le comptage des calories. Quelle intention mettez-vous derrière ? Quelle intention peut s’avérer vertueuse ? Quelle intention peut devenir destructrice ?

Il est important d’identifier les différents cas de figure où l’on peut compter ses calories. Il y a la perte de poids durable et saine, la sèche et la prise de masse musculaire. Dans cet article, je vais pour parler essentiellement des deux premiers points.

Sèche VS perte de poids

La sèche est une perte de masse grasse, dans un objectif esthétique ou de performance, dans l’idée de préparer une compétition, un shooting photo, ou n’importe quel événement précis. Il est possible de le faire même pour ses vacances d’été, si c’est ce que l’on souhaite. Je ne juge pas, contrairement à beaucoup de personnes sur les réseaux.

Là où ça devient problématique, c’est quand on a pour objectif la perte de poids durable en essayant d’utiliser les outils de la sèche.

La sèche, comme je le précisais ci-dessus, vise un objectif daté. On sait qu’après le jour J, le poids va remonter. On reprend du gras. Et pour ma part, c’est ok. Si ça ne l’est pas, il est important de se faire accompagner, ou peut-être de se demander si notre objectif était vraiment le jour J, ou un objectif plus long terme.

La sèche requiert le comptage calorique quotidien pour calibrer l’apport et la dépense. Cela demande de la volonté, de la discipline, et des sacrifices importants, notamment d’un point de vue social.

Si vous avez un objectif de perte de poids à long terme, les stratégies de la sèche, que sont le comptage et la volonté, ne sont pas tenables. Surtout si, de base, vous n’aimez pas trop le sport, ni vous « faire mal à la salle », et si vous aimez « bien manger ». J’explique dans plein d’articles de ce blog les mécanismes de la perte de poids saine et durable, je vous laisse le loisir d’explorer 😉

Les avantages du comptage des calories

Bon… Dit comme ça, j’ai pas vraiment l’air « pour » le comptage des calories pour la perte de poids ! Alors je vais nuancer.

Depuis 2017 que j’accompagne des femmes (et des hommes…) dans la perte de poids, j’ai pu travailler avec un panel très diversifiés de profils. Quand j’étais jeune diplômée nutritionniste, j’avais la croyance que tout le monde savait estimer ses quantités appropriées de nourriture. Évidemment que non Marie, voyons ! La boulette du débutant…

J’ai rapidement compris que pour de nombreuses personnes, les portions n’étaient pas DU TOUT un concept acquis. Beaucoup de mes premiers coachés mangeaient beaucoup trop, sans en avoir conscience. Leur demander de compter leurs calories sur 3 à 5 jours a provoqué chez 100 % d’entre eux un électrochoc.

QUOI ?! Comment ça je mange 3000 kcal par jour ???

Pour l’avantage principal du comptage est celui-ci : la prise de conscience de ce qu’on mange. C’est également l’occasion, de temps en temps dans l’année, de voir où on en est. Tant qu’on pose l’intention que le comptage est là uniquement pour faire le point, et non pas pour se fouetter. C’est comme le fait de se peser sur la balance. Si on le fait avec l’intention de se punir, on fait fausse route.

Le comptage permet aussi d’estimer la répartition macro-nutrionnelle : c’est-à-dire la répartition protéine, glucide, lipide, les fameux macro-nutriments.

Mes coachés qui se définissent comme de bons vivants mangent souvent trop de glucides et trop de lipides.

À l’inverse, j’ai aussi des coachés, souvent des femmes, qui ont une peur bleue des féculents et du gras… Et qui mangent souvent trop de protéines… Pour rappel, les protéines apportent 4 kcal par gramme de protéines, exactement comme les glucides !

En résumé, le comptage permet de jauger où on en est dans ses apports et dans la répartition des macros.

Les pièges du comptage des calories

Vous l’aurez compris, bien que j’utilise cet outil pour moi-même et pour mes clients, je préconise de le faire avec intelligence et parcimonie !

Toutes les calories ne se valent pas

Tout d’abord, d’un point de vue purement nutritionnel, toutes les calories ne se valent pas ! 100 kcal issues d’un produit frais et brut comme les brocolis, n’ont pas le même impact sur votre corps que 100 kcal issues d’un aliment ultra-transformé, comme les chips industrielles.

En effet, un produit ultra-transformé sera très pauvre en fibres et en micro-nutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments) et riche en sel et en mauvaises graisses. Le risque est d’avoir au final un apport très déséquilibré, allant jusqu’à la carence en vitamines.

Autre problème : le comptage avec application pousse à manger des aliments transformés et industriels. En effet, le comptage des calories étant fastidieux, il est plus rapide de prendre des aliments arborant un code-barres à scanner, ainsi qu’un conditionnement en « portion ». Ainsi, il suffit de scanner et rentre le nombres de portions consommées.

Une science inexacte

Les calculs sont très théoriques. À moins de passer des tests plus précis en laboratoire, il est très difficile de connaître la quantité exacte de calories dont nous avons besoin. Idem pour votre dépense calorique. Même la meilleure montre connectée du marché ne vous donnera qu’un approximation.

Concernant les applications de comptage, qui calculent automatiquement votre objectif calorique… FUYEZ ! Enfin, gardez la fonction de comptage bien sûr. Mais ne laissez jamais l’application décider pour vous. Faites vous-même les calculs. Je vous montre ici comment faire.

En effet, l’application va vous demander : poids, taille, âge et sexe, et le poids désiré. Elle va calculer vos apports en fonction du poids que vous souhaitez atteindre, et vous dire en combien de temps vous allez y parvenir. Je le sais pour avoir travaillé pour certaines de ces applications. J’ai averti les développeurs de l’erreur du calcul, sans succès. Les calculs doivent se baser sur votre poids actuel pour ne pas sous-estimer l’objectif calorique journalier. Ce que font la plupart des applis.

L’autre risque très courants : la prise en compte de votre activité physique. Bien évidemment, c’est un paramètre en prendre dans le calcul. Mais il est très souvent surestimé par l’application, ou par vous-même, qui les entrez manuellement. Le risque est donc de créer une fausse autorisation à manger plus !

Le piège psychologique

Comme évoqué plus haut, le comptage strict demande de la discipline et des sacrifices. Il devient compliqué de manger au restaurant, chez des amis, sur un lieu de vacances ou de week-end, lors des repas de fêtes. Cela peut vraiment impacter votre vie sociale et vous couper de vos proches, en créant tristesse et frustration. Ou alors, si vous faites le choix de profiter avec vos amis sans compter, cela peut créer aussi un sentiment de perte de contrôle, de culpabilité, de colère.

C’est là que les troubles du comportement alimentaire pointent le bout de leur nez. Je sais de quoi je parle, après 4 ans de TCA. La nourriture et le poids tournent à l’obsession. Mincir devient un objectif prioritaire sur tout le reste, sur tout ce qui compte pour nous dans la vie. Toute notre énergie est tournée vers ça, laissant peu de place à notre épanouissement. Et je ne parle même pas ici du risque sur la santé de l’anorexie mentale et de la boulimie.

Le comptage est-il fait pour toi ?

Ce n’est pas à moi vous dire « fais ci » ou « ne fais pas ça ». Compter ou non vos calories est un choix qui vous appartient entièrement. Mon conseil est d’éviter le comptage si vous avez tendance à tout contrôler. Checkez vos calories de temps en temps, 1 à 2 fois par an, si vous êtes du genre faire « à l’arrache ».

Si vous pensez que les pommes de terre sont des légumes, je vous invite vivement à lire mes articles ou bien à consulter un professionnel de la nutrition 😉

Si vous vous sentez perdus, que vous souhaitez perdre du poids à long terme, dans la douceur et la bienveillance envers vous-même, prenez rendez-vous téléphonique avec moi, dans l’onglet « coaching » du site. Nous ferons un point ensemble sur votre situation, et nous trouverons ensemble la meilleure solution pour vous.

A très vite !

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